J+239 : Danser pour se réchauffer

À Montréal, il y a deux façons de passer l'hiver : 1-en le subissant, 2-en l'affrontant. Pour tous les courageux, exit le combo chocolat chaud-plaid-cheminée, luge, footing, raquettes, ski de fond, patinage, hockey, les parcs se transforment en terrains de jeux. Et sinon, dans une toute autre catégorie, il y a l'Igloofest.

Et si, comme moi, on ne raffole pas de la musique électro ? On achète son ticket de même parce que l'Igloofest c'est avant tout une histoire d'ambiance.
Cette année, c'est au tour des pingouins d'être à l'honneur. En mode statue cartonnée à l'entrée ou stickers sur les verres plastiques consignés, impossible de leur échapper : ils sont partout. Cela dit, ils doivent partager la vedette avec tout un tas d'autres animaux car la particularité de ce festival c'est que les gens viennent déguisés. Lions, girafes... même les animaux de la savane ont bravé le froid hivernal pour la soirée. Enfin, le froid... avec les températures légèrement positives des derniers jours, on est très loin de ce à quoi je m'étais mentalement préparée pour un mois de janvier ! Par pitié, Madame Météo, ne supprimez pas quelques degrés au mois de mai pour compenser. Mais l'animal qui, peu importe l'événement, est toujours présent, c'est bien... la licorne !!! Bleues, vertes, roses... sérieux, c'est une invasion !
Niveau décoration, vu le nom du festival, je m'attendais à voir des igloos un peu partout, mais - petite déception - pas du tout ! À "l'intérieur", c'est la glace qui, taillée en statue ou comptoir de bar, règne en maître.

L'alcool, parlons-en. Comme Jagermeister et Sapporo sont partenaires de l'événement, ils ont des stands par-ci par-là. Mais, à moins d'avoir un porte-monnaie aussi profond (et garni) que le sac de Mary Poppins, les gens boivent souvent avant de passer l'entrée. Enfin "boivent"... pour certains c'est plutôt "se torchent". Et, grâce au jeune-homme-titubant-fortement venu me taper la discussion pendant que j'attendais patiemment une copine devant les cabanes-WC-bleues-de-chantier, j'ai découvert que...
Moi : "T'es complètement torché !"
Lui : "Ben ouai. Pas toi ?"
Moi : "Non."
Lui : "Bah... C'est un peu le but du festival !"
Ah, autant pour moi, je pensais que c'était d'écouter de l'électro !

... ou de participer à des jeux sponsorisés par les partenaires... donc en lien avec l'alcool. En fait, tout ramène à l'alcool ! Il avait peut-être pas tort, dans le fond, le loulou-fortement-alcoolisé...
On a testé le dégommage de canettes de bière virtuel. Les canettes se déplacent sur un écran rétroprojecté et nous, à l'aide de balles à jongler blanches, on devait les exploser. Mon absence de technique fonctionnant plutôt bien, j'étais contente de ma performance... jusqu'à ce que je réalise, à la moitié du temps, que l'étoile rapportait beaucoup plus de points que les canettes. Hiiiiii... petit boulet !
On a fini avec 18945 points. Bon, certes, c'est un peu moins de la moitié des points de l'équipe gagnante, mais, moi, ce qui m'a surtout mise en rogne, c'est de voir l'équipe "Trump" dans les premières du classement. Aaarg... donnez-moi toutes les balles à jongler, j'ai un écran score à exploser ! Hum... et si on allait danser pour évacuer toute cette colère refoulée ?

S'il y a bien un truc sur lequel je ne sais pas danser, c'est l'électro. Le rock, la salsa, les sons des années 80... aucun souci pour moi, mais l'électro... les yeux rivés sur la scène, le corps raide comme un piquet, je donne juste l'impression de m'ennuyer. Enfin, ça, c'était avant. Avant de découvrir l'électro en plein air, en hiver. Déjà, c'est une question de survie parce que, qui dit températures proches de 0°C, dit humidité donc sensation de froid. Et ça, quand tu passes ta soirée dehors, tu veux pas ! Donc, pour y remédier, qu'est-ce que tu fais ? Tu bouges ton body ! Et puis, honnêtement, en tuque-écharpe-mitaines-gros-manteaux-bottes-fourrées, c'est vraiment l'fun de danser n'importe comment !