J+281 : La reine des glaces

15 mars 2017

J+281 : La reine des glaces

L'hiver, au Canada, les lacs et les rivières gèlent (les fleuves aussi, en théorie, mais, avec les températures positives de janvier/février, pour le St Laurent, cette année, c'était un peu compliqué...). Du coup, au placard le maillot de bain, c'est l'occasion de sortir les patins !

À Montréal, les patinoires pullulent dans les parcs. Mais, attention : pas la patinoire genre tu tournes en rond façon poisson rouge en évitant les sales gosses p'tits loulous (au Québec, une "gosse" désignant une "couille", il est préférable d'employer un synonyme pour parler d'un enfant...) qui zig-zaguent beaucoup trop près de toi, loin d'imaginer qu'avec un tel comportement inconscient, il risquent d'y laisser 2-3 doigts. Non ! Parce qu'ici, les patinoires-lacs sont à l'échelle du pays. Et puis, comme il y en a dans presque tous les parcs, quand bien même tous les Montréalais auraient envie de patiner en même temps, ton périmètre glacier de sécurité est plus que largement respecté.
Ce qu'il y a de bien aussi c'est que, quand tu possèdes tes propres patins, tu n'as absolument rien à payer car tous ces terrains de jeu glacés sont gratuits. Gra-tuits. Oui, oui ! (faut bien équilibrer le prix des bouteilles de vin...) Et il y a même (à la patinoire du Parc Lafontaine, du moins) un espace bancs-casiers où tu peux mettre tes bottes de neige. Bon, la prochaine fois, note à moi-même tout de même : penser à prendre mon cadena (parce qu'en louer un, du coup, ça ruine un peu le plaisir du gratuit... hiiii !).
Une fois équipée (tuques, mitaines, écharpe bien enroulée... parce que c'est clairement pas par +6°C que tu vas patiner !), telle une enfant de quatre ans à Disney, tu es au taquet ! C'est par où la glissade ?
Pour ceux qui n'ont jamais patiné, pas de quoi paniquer : le hockey a beau être le sport national, tous les Montréalais ne sont pas nés avec des patins aux pieds. Bon, certes, il y en a qui ne craignent absolument pas les trous dans la glace ou qui s'arrêtent en deux-temps-trois-mouvements à coups de dérapages hyper méga contrôlés, mais il y a aussi ceux qui n'ont pas compris que le principe était de glisser et qui marchent, pas à pas, lames aux pieds. Honnêtement, loulou, si tu veux pas tomber, c'est pas une technique très conseillée...
Pour garder l'équilibre, il y a aussi la technique parentale de la poussette. Je connaissais le combo poussette-rollers, mais, apparemment, quand on a un enfant, toute variante est envisageable... Bon, après, vue la jolie chute de la maman, perso, j'émets quelques doutes sur son efficacité...

Sinon, dans un tout autre registre, il y a le Domaine de la forêt perdue qui, comme son nom l'indique, est perdue a une certaine distance de Montréal. Bon, ok, 1h30 de voiture c'est pas si pire (j'adore cette expression !), mais, par -20°C, il y a peu de tarées d'êtres humains osant affronter le grand retour du froid hivernal glacial. Résultat : les 12km d'allées serpentant autour des arbres de la forêt, tu les as (presque) rien que pour toi. Le pied !
En plus, comme c'est un parcours familial, il y a des rondins-bancs un peu partout sur lesquels tu peux poser ton fessier pour apprécier le soleil dans l'face (mais pas trop longtemps non plus... ce serait con que ce soit au détriment de l'amputation d'un ou deux orteils !) et les animaux - chèvres, lapins, autruches... lamas ! Évidemment, caméra (appareil photo) en mains, tu t'approches au plus près. Sauf que, de son côté, Monsieur Lama a la même idée. Du coup, toi, tu paniques. Oh mon dieu, il va me cracher dessus ! Tu tentes de rebrousser chemin et là... BAM ! Ton cerveau ayant omis d'intégrer la donnée "sous couche de glace + pellicule de neige + patins aux pieds = danger", c'est le drame : tu finis sur le poignet (évidemment, celui que tu as déjà cassé). Ouuuch! Au final, plus de peur que de mal. Une fois relevée, tu réenclenches le mode c'est-par-où-la-glissade en sachant que, quand tu auras bien patiné, c'est la résistance de ton foie que tu testeras...