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Souviens-toi
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22 juin 2016

J+15 : Mon estomac a commencé par déchanter

À peine arrivée, qu'elle parle déjà de bouffe ! C'est un fait, la satisfaction de mon estomac reste ma priorité number one (un chouia pathétique, ma vie, j'avoue !). Du coup, parlons "peu", parlons bien... parlons NOURRITURE !

La première chose que tu fais quand tu arrives à bon port en fin de journée, c'est les courses. Et là, petite provinciale française que tu es, tu déchantes ! (le genre ascenseur émotionnel très vertigineux)
Étape n°1 : Qui dit grande ville, dit petits magasins de proximité, dit... maxis prix ! Le fromage, la viande... tout ! Tu refoules l'hypothèse de devenir végétarienne... tu penses à la somme astronomique que tu vas débourser... tu voix les zéros défiler dans ton cerveau... tu refoules l'idée de te trouver un chum (copain) riche... ce qui t'amène à l'... 
Étape n°2 : Tu pars à la recherche de produits familiers comme le jambon ou la soupe mais, là encore, tu perds pieds. Le jambon à la coupe n'a pas l'air top top, celui sous vide - Oh my God! - on dirait du plastique (!), quand à la soupe, oublie le velouté de potiron en brique car tu n'en trouveras pas. Il n'y a que des bouillons genre vermicelles-petits morceaux de légumes plongés dans l'eau. Tu envisages de te rabattre sur des produits plus naturels (du moins, en théorie) comme les fruits mais, une fois de plus, tu t'abstiens. Ils sont tellement lisses et parfaits - genre la pomme de Blanche Neige - que ton cerveau panique à l'idée d'ingurgiter une si grande quantité d'O.G.M. Du coup...
Étape n°3 : Tu commences à arpenter les rayons à la recherche de substituts et tu découvres des produits farfelus. Tu connaissais le thon émietté en boîte de conserve et ben là tu réalises que tout peut s'émietter, à commencer par le poulet ! Oh boy!
Bref, tu ressors du magasin avec ton petit déjeuner pour le lendemain, des pâtes et de la sauce tomate en te demandant combien de temps tu vas pouvoir tenir avec ça... et tu finis par refouler les larmes qui sont venues squatter tes yeux.

Une fois ton quart-d'heure-français terminé (car c'est bien connu, les Français passent leur temps à chialer - râler !) et que tu en as marre de manger des pâtes à la sauce tomate (interminable ce pot de sauce, c'est fou !), tu reprends du poil de la bête. Après tout, Montréal, c'est une grande ville, donc il doit bien y avoir de bons produits pas chers quelque part. Tu te lances alors dans des recherches internet intensives pour comparer les prix et, surtout, tu découvres LA règle essentielle icitte (ici) : apprendre à manger non pas en fonction de ses envies, mais en fonction des rabais (bénie soit l'invention du congélateur !). Les fameux spéciaux. Pour en profiter, tu consultes les circulaires en ligne et tu mets en pratique la règle n°2 en matière de consommation à Montréal : ne pas faire toutes ses courses au même endroit.

Pour les produits frais, à l'unanimité, mon estomac et mon porte-monnaie ont opté pour le marché Jean Talon ! Des fruits, des légumes, du Québec, bios, à des prix moins élevés que les magasins de proximité... le pied ! En plus, les producteurs sont gentils et te font la conversation. Seul petit détail qui perturbe au début : les prix sont plus souvent affichés en livres, c'est-à-dire en 1/2kg (environ). Du coup, si on ne fait pas attention, au moment de payer, on a l'impression de se faire arnaquer (ben oui, c'est bien connu, le français hautain commencera par accuser le vendeur avant de réaliser que c'est lui le petit boulet...).
Le top aussi avec les produits de première nécessité, c'est qu'il n'y a pas de taxes. Pas de calculs compliqués, pas de surprises, tu sais direct combien tu vas débourser. Et, en prime, ça t'évite de galérer devant le vendeur et de lui sortir, avec un petit sourire gêné : "Hehe, j'ai encore un peu de mal avec vos pièces." Pour ma défense, en termes de centimes, le dollar canadien ne fait pas dans la simplicité. 1-ils ont tous la même couleur, 2-la taille de la pièce n'est pas toujours proportionnelle pas à sa valeur. Genre la pièce de 0,10$ est plus petite que celle de 0,05$. Mais qui, QUI, a eu cette idée folle ??? Par contre, les billets, j'aime beaucoup. On se croirait dans une partie de Monopoly. Ils sont super colorés et contiennent une bande transparente. Sérieux. On peut même voir à travers. (ben oui, évidemment que j'ai testé... meuuuh nan, j'ai pas 4-ans-dans-ma-tête, moi d'abord !)

Acheter congelé aussi peut aussi s'avérer moins cher qu'au rayon frais. D'ailleurs les bouchers et poissonniers ont un emplacement-congélateurs dans leurs boutiques. Et alors, produit frais congelé + énooorme rabais, c'est comme ça que tu repars avec du porc haché. Passée la satisfaction personnelle d'avoir réalisé de belles économies (1$ les 450gr au lieu de 4$, tout de même !), tu commences à te demander ce que tu vas bien pouvoir en faire... Boh, le temps que tes neurones se mettent en action et hop, tu laisses parler ton imagination et tu te lances dans la confection de boulettes de porc aux oignons caramélisés. Un vrai p'tit chef en herbe !

Les bons plans consommation ne se limitent pas à la nourriture au Québec. Il y a des soldes tout le temps, partout. Des soldes qui ont, cela dit, une fâcheuse tendance à te pousser à la surconsommation. Ici, les '50%' ou les '1+1 gratuit' sont beaucoup moins fréquents que les '50% sur le 2ème' ou les '3 pour ...$'. D'ailleurs, suivant le contexte, celle-là, j'ai du mal. Moi qui voulais une paire de tongs, on m'en proposait 3 pour 10$. Mais pourquoi tu veux que j'achète 3 paires de tongs ??? J'ai que 2 pieds !!! Oui, bon, certes, j'imagine que c'est pour varier les plaisirs, accorder ses pieds à son maillot de bain (je suis sure qu'on peut trouver la même promo sur les bikinis dans le même magasin), mais on parle de tongs de plage, là. Fais la même promo sur les baskets, les bottines ou les escarpins et, à ce moment-là, oui, il y a de fortes chances pour que je dévalise le magasin !
Pour les forfaits mobiles, c'est pareil : surconsommation à fond les ballons ! Pour 2$ de plus par mois, tu passes d'un forfait de 750 minutes d'appels-textos/750Mo d'internet à appels-textos illimités/1Go d'internet. Plus ton changement de mobile qui augmente ta facture de 7$ par mois (je ne remercie pas Blackberry d'avoir arrêté de développer tout un tas d'applications...), bref tu en as pour 47$ par mois (54$ avec les taxes) alors que tu pourrais te contenter de beaucoup moins, mais beaucoup moins, ça existe pas ! (c'est là que les larmes ont fait leur grand retour)

Mais, à Montréal, il y a aussi un mot magique : gratuit. GRATUIT ! Comme tes économies vont se dilapider à coups d'achats de crème hydratante Avène (38$ le tube hors taxes vendu à 12€ en France... là, c'était plus des larmes, c'était des jets d'eau !), faut avouer que c'est plutôt pas mal. Il y a des piscines municipales un peu partout dans la ville pour lesquelles tu ne débourses pas un seul sou (ce qui tombe plutôt bien vu que tu galères encore avec les pièces). Et c'est pas parce que c'est gratuit que c'est pourri. Au contraire. Les bassins sont propres, les abords et les vestiaires aussi, et il y a même un coin de verdure pour pouvoir pique-niquer à l'ombre d'un arbre.
Les bars proposent aussi des cours d'introduction gratuits, enseignés par des professionnels, suivis de soirées dansantes. Autant dire qu'il n'en fallait pas plus à l'accro à la danse que je suis pour refouler le parquet. À moi le swing, la kizomba, la salsa... !
Et puis, il y a les festivals. Et ça, pour une petite provinciale, c'est Disneyland. Il y en a tout l'été à Montréal. Les FrancoFolies, Mural... tout un tas de spectacles proposés gratuitement qui en jettent autant pour les yeux que pour les oreilles !

Alors oui, si mon estomac et mon porte-monnaie ont commencé par déchanter, passé mon quart d'heure français (et aussi parce que Montréal c'est le paradis des brunchs et des bagels !), une chose est sûre : elle me plaît déjà beaucoup, cette vi(ll)e-là

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