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Souviens-toi
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29 juin 2016

J+22 : Le Québec a sa propre fête nationale...

... et c'est la seule province du Canada à avoir ce privilège-là. Le 24 juin, jour de la St Jean.

Qui dit fête nationale dit tout un tas d'animations partout dans la ville qui commencent dès le 23 juin en grandes pompes avec un concert gratuit... of course ! Ce concert, c'est l'occasion de voir défiler tout un tas de grands noms de la chanson québécoise... à en croire la multitude de drapeaux bleus et blancs s'agiter dans tous les sens aux premières notes de chaque morceau. D'ailleurs, quand, voyant tous les Québécois entonner de vive voix "Mon ange", tu te penches vers ta voisine pour lui demander s'"Il est très connu ici ce chanteur ?" (des fois que ça soit pas assez évident !), tu as droit à un "Ooooh ouiiii !". En fait, Éric Lapointe en concert gratuit un 24 juin place des Arts, c'est un peu comme si Johnny Hallyday chantait gratuitement un 14 juillet sur une grande scène en plein cœur de Paris. Avec autant d'artistes aussi populaires, j'ai gardé espoir jusqu'au bout de voir apparaître Céline... en vain ! (trop triste)
De la variété québécoise, du rap, des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des solos, des duos, des trios... un concert à l'image de Montréal : un concert-diversité. Une diversité qu'ils sont fiers de prôner tour à tour, entre chaque chanson. On m'a souvent reproché d'être une mini Miss America en quête d'un monde en paix, de vivre dans le monde des Bisounours. Ce soir-là, j'ai réalisé que, mon monde des Bisounours, je l'avais peut-être enfin trouvé. Non pas qu'il soit parfait - car ici aussi les locaux ont des revendications (à commencer par l'indépendance du Québec), mais ils prônent tous une valeur qui a depuis longtemps quitté la France : la tolérance.

Et tolérants, ils le sont. Malgré la foule, pas de boîtes à sardines en vue, tu peux avancer dans les rangs, les dépasser, t'arrêter devant eux, même si t'es plus grand, personne ne te hurlera dessus. Remarque, vues les effluves particulièrement prononcées de pote qui flottent dans les airs à chaque festival, je me dis que la tolérance n'est peut-être pas la seule explication...

Mais où sont les policiers pendant ce temps-là ? Oh, ben... PARTOUT ! Autour des scènes de spectacle, dans les rues, aux intersections et même dans le métro. Mais attention : pas en mode gros bras. Naaan ! Ici, pendant les festivals, ils sont là pour réguler les grands déplacements de foules. En plus, 1-ils sont gentils et 2-ouaou, ouaou, ouaaaooouuu : carrément CANONS ! (canons genre la-langue-qui-pend-jusqu'au-sol, les-yeux-qui-clignotent-des-cœurs) À mon avis, la beau-gossitude doit être un critère de sélection dans la police québécoise... et ça tombe bien : je cherche un job. Je peux être recruteur ??? Ben quoi ? Rien ne me l'interdit dans mon visa !
D'ailleurs, faudra qu'on m'explique pourquoi le taux de criminalité est si bas. Rien qu'à l'idée de me faire plaquer contre un mur, palper ou passer les menottes par de tels étalons, personnellement, j'envisage très sérieusement me reconvertir dans le grand banditisme !

Le lendemain, suite des festivités avec le défilé. Défilé où, là encore, il y a du monde mais, même si tu arrives juste avant qu'il commence, aucun souci, tu trouves facilement une petite place. Après une longue attente sous un soleil de plomb, les chars sont enfin arrivés. Le thème c'était "Le Québec et ses grand(e)s..." :
- voix (mais toujours pas de Céline en vue !) ;
- espaces (représentés par un char en forme d'orignal) ;
- premières nations (toute une tribu d'Indiens dans la ville) ;
- etc.
Quand la foule a commencé à se disperser, je suis restée là, appareil photo en main, prête à photographier les dernières banderoles que je voyais au loin. Je pensais qu'ils faisaient partie du défilé, mais pas du tout. C'était des grévistes ! Ooooh, autant de civilisation pendant une manifestation... on est loin des destructions massives qui embrasaient mon pays quand je suis partie !

Et comme l'été Montréal devient la capitale des festivals, on en profite pour aller rempoter son estomac tout en faisant honneur aux Québécois. Direction le  Grand Poutinefest. La poutine est un plat composé de frites et de fromage en grains (le fromage qui fait squish-squish comme ils disent) recouverts d'une sauce brune. Comme c'est "très diététique", les food trucks proposent des versions enrichies. Et là, chacun sa spécialité : poutine aux côtes levées, poutine façon pizza... ou encore poutine au porc effilé. Très bon mais... très copieux ! (et c'est pas faute de s'y être mises à deux !)

Les stars aussi viennent se promener sur le Vieux Port en été. C'est comme ça que j'ai croisé Patrick Timsit et Thierry Lhermitte ! Wait! Whaaat? Si si ! Et là, tu te dis que tu aurais peut-être dû prêter un peu plus attention aux Indiens pendant le défilé... des fois qu'il y ait aussi Mimi-Siku !?

Histoire de fêter le Québec comme il se doit, terminons sur une petite note lexicale.
Icitte, le sel ayant magané (abîmé) les routes tout l'hiver, au printemps, les travaux font leur apparition un peu partout, d'où son joli petit surnom de saison des cônes oranges.
Icitte, si on veut accrocher quelque chose au mur sans faire de trous, on utilise de la gomme bleue (pâte à fixe). Gomme qui peut d'ailleurs aussi être blanche sans pour autant changer de nom. Heu... ?
Icitte, "en fait" a un équivalent : fait que (aussi écrit faque). "Fait que" c'est l'expression employée à toutes les sauces qui sert surtout à éviter les gros blancs dans une conversation.
Icitte, il y a un bar au doux nom de "Foufounes électriques". Avec un nom pareil, j'imaginais plutôt le genre de lieux dans lesquels j'ai interdiction d'exercer mais, vu le look des clients (plutôt rock/métal), ça ne semble pas être le genre de la maison. D'ailleurs, en Québécois, la foufoune ne désigne pas le minou de ces dames, mais leur arrière-train.
Icitte (histoire de rester dans le thème !), si une fille dit qu'elle s'est fait fourrer par une autre fille, ça ne choque personne - à part moi ! - car fourrer peut aussi signifier "arnaquer".
Enfin, grande gagnante des phrases les plus anti-grammaticales québécoises rencontrées à ce jour, j'ai nommé : Y'as tu d'la bière icitte ? Les grammairiens doivent se retourner dans leur cercueil !!!
Et voilà, c'est ainsi que s'achève mon petit cours de vocabulaire. Bienvenus les amis ! Non pas "bienvenus" genre "Bienvenus au Québec !". "Bienvenus" genre "Vous êtes les bienvenus.", genre "Je vous en prie.", "De rien.", genre...
La caissière : Voilà votre change. (monnaie)
Moi : Merci.
La caissière : Bienvenue !
Moi : Heu... (gros blanc malheureusement incomblable dans ce contexte par "fait que" !) merci ?
Ou pas ! Bonjour la spirale infernale après...

art art art art

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