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Souviens-toi
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13 juillet 2016

J+36 : Fière d'être bleue

J'avais peur de rentrer. Peur de retrouver le chaos que j'avais quitté. Toute cette violence que je ne pouvais plus supporter.

En arrivant au Canada, j'ai fui les médias. Je me suis laissée guider par la gentillesse des Québécois, leur préférence pour la négociation, leur rythme de vie tourné vers le développement personnel, beaucoup plus intense mais paradoxalement beaucoup moins stressant qu'en France. Finie la traversée sauvage en plein milieu des routes au feu vert, j'ai appris à attendre tranquillement que le petit bonhomme blanc s'allume. Oui oui. Moi. Sérieux. (en même temps, la distribution fréquente d'amendes, ça dissuade !) En trois semaines seulement, mon visage a changé (plus besoin de sortir maquillée), mes kilos en trop se sont volatilisés, j'ai appris à décomplexer et osé porter des shorts courts. D'autant qu'ici aucun risque de me faire siffler ou de me sentir agressée, peu importe l'heure de la journée.

Alors oui, j'avais peur.
Peur de retrouver les râleurs défendant fermement les droits d'un travail qu'ils n'ont souvent jamais aimé, rejetant coûte que coûte la moindre avancée proposée par un gouvernement pour lequel ils ont pourtant voté, critiquant fermement un système social bien plus protecteur que celui des puissances mondiales qui les font fantasmer.
Peur de retrouver les casseurs déterminés à semer la terreur, réduisant à néant ce que d'autres ont obtenu par la sueur, s'acharnant sur les vitres d'un hôpital pour enfants pour évacuer leur rancœur.
Peur de retrouver les politiciens poussés par leurs ambitions, obsédés par les élections, prônant la haine et la division.

J'étais loin d'imaginer ce qui m'attendait en rentrant. Ce que j'ai toujours envié aux États-Unis était là sous mes yeux : des drapeaux bleus-blancs-rouges accrochés aux balcons, plantés fièrement devant les maisons. Finis les cagoules et les cris, le maquillage tricolore et les accolades avaient remplacé les conflits.

Peut-être que demain les conflits ressurgiront. Peut-être que demain les râleurs chialeront, peut-être que demain les casseurs ravageront, les politiciens diviseront. Oui, peut-être que demain tout redeviendra comme avant. Mais moi, demain, je serai loin, de l'autre côté de l'océan, dans ma nouvelle maison. J'emporterai avec moi tous ces visages souriants, tous ces drapeaux bleus-blancs-rouges brandis fièrement, tous ces klaxons tonitruants.

Pour toutes ces belles images, je tenais à vous dire MERCI. Merci Giroud, merci Griezmann, merci... (oui bon, j'avoue, j'ai surtout retenu le noms des beaux gosses de l'équipe... hiii !) Merci de nous avoir fait rêver ces dernières semaines, merci de nous avoir rassemblés et surtout, merci de m'avoir réconciliée avec ce pays tellement important à mes yeux. Mon pays. Même si cette coupe vous ne l'avez pas remportée, après tout, peu importe.
Aujourd'hui, moi aussi je le dis cris : je suis FIÈRE D'ÊTRE BLEUE.

art

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