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Souviens-toi
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16 novembre 2016

J+162 : Ottawa, Eh? - Part One

De Gatineau à Ottawa, du Québec à l'Ontario, il n'y a qu'un pont et pourtant... Une rivière, une frontière, mais deux mondes, complètement différents.

1. Les écureuils :
Non, il n'y a pas que les bus qui, du bleu au rouge, changent de couleur. À Ottawa, les écureuils sont noirs, pas gris. Et peut-être un peu plus peureux aussi. Tellement même que celui qui pose (c'est peu de le dire !) sur ma toute première photo outaouaise (oui, c'est comme ça qu'on dit... je suis déçue, je trouvais que ça sonnait bien, moi, "ottawaïenne" !) m'a agressée à coup de poubelle ! Il a sauté dans l'arbre d'à-côté avec un tel élan que la poubelle sur laquelle il trônait a basculé brutalement dans ma direction. Nan mais oh, ça va, je descendais juste les escaliers ! Bref...
Oui, bon, par contre, Montréal ou Ottawa, s'il y a bien un truc qui ne change pas c'est la passion de mon appareil photo pour les écureuils !

2. Les gens :
Comme je le disais, du Québec à l'Ontario, de la "Nouvelle France" aux "U.S.A." (ne surtout jamais traiter ouvertement un Canadien anglophone d'Américain !), on plonge dans un monde complètement différent. Et le choc passe aussi par le comportement des habitants.
Situation n°1 :
Ahhh... mais pourquoi tu joues les foufous ? Tu vois pas que la main orange te dit "Non, STOPPE ! Attends patiemment. C'est PAS à toi de passer !" ? Ça va pas la tête ??? Reste sur le trottoir, tu vas te faire renverser !
Et des foufous qui traversent n'importe quand, n'importe où, à Ottawa, il y en a partout !
Situation n°2 :
Tu arrives au croisement de rue où tu dois prendre ton premier bus ottawaïen (oui, j'y tiens !). Déjà que t'es moyennement sereine (États-Unis, Irlande... quelque soit le pays, c'est un fait, tu passes toujours pour un boulet au premier trajet !), mais... Oh my God! Oh my God! Oh my God! Des bus, il y en a des dizaines, aglutinés les uns derrière les autres qui, à peine arrivés, repartent illico presto. Pire encore, les piétons qui attendent n'importe comment. Deux-trois personnes par-ci, par-là. Aaaah... [crise de panique à l'horizon] je me mets où moi dans tout ça ? Ici ? Là-bas ? Mais si la personne prend le même bus que moi, elle va penser que j'essayais de la gruger / me dévisager ? Ohlala, tout ce fouilli, j'arrive plus à respirer, mon cœur va exploser, je vais décédeeerrr...
Et là, petite voix dans ta tête : Heu... t'as pas l'impression d'adopter une réaction légèrement disproportionnée, là ? Meuh... no... oui... un peu... peut-être ? 
C'est vrai que, passée la crise d'angoisse, quand on y réfléchit bien, traverser au feu rouge ou en dehors des clous (souvent les deux en même temps) et attendre le bus n'importe comment, c'est ce que j'ai fait les 15 dernières années de ma vie. Et j'étais même plutôt douée en la matière (en toute modestie) ! Alors, il est où le problème ? [retour de la petite voix] Ben, le "problème", en fait, c'est que je vis au Québec depuis 5 mois. Le Québec, ce monde merveilleux où les gens attendent que le petit bonhomme blanc soit éclairé pour traverser (faut dire que le montant de l'amende a de quoi dissuader !) et attendent le bus rangés bien sagement en file indienne (ils sont tellement mignons !). Au début, sur mon trottoir, je trépignais. Sérieux, pourquoi attendre ? Ben, je te retourne la question : pourquoi se presser ? C'est pas faux ! Depuis, j'ai levé le pied. Vraiment... apparemment !

3. Les coquelicots du souvenir :
Une fois le choc culturel surmonté, mes yeux se sont posés sur la fleur rouge en papier épinglée sur les pulls, les uniformes ou les manteaux de la plupart des locaux. Ooooh ! Elle est jolie cette petite fleur rouge mais c'est quoi ? ça représente quoi ? on en trouve où ?
Ah ben, pour en trouver, il suffisait de demander... dans le bus, sur le siège à côté de moi. Oooh... MERCI ! Du coup, si je demande le Dr Avery de la série Grey's Anatomy... ? Ah non... bon... 
Les yeux toujours brillants de ma trouvaille, j'ai découvert le lendemain que cette jolie petite fleur était un coquelicot et que les Canadiens la portaient le 11 novembre, Jour du souvenir (enfin, semaine du souvenir pour Ottawa puisqu'ils la portaient déjà le lundi pour le vendredi), en mémoire des hommes et des femmes morts au combat. Ok, mais pourquoi un coquelicot ? Parce que, pendant la Première Guerre Mondiale, la matière des champs de batailles était propice à la pousse des coquelicots.
J'ai trouvé ça super beau, autant l'explication que l'hommage de la population aux combattants. Pourquoi on ne porte pas de coquelicots nous aussi ? Pourquoi on comémore si peu non combattants ? Puis j'ai pensé à mon papy qui a subi la guerre étant petit, puis qui l'a faite en Algérie. Oui, ma jolie petite fleur, je la dédie à mon papy, mon dernier combattant, mon dernier survivant.

4. Les rues :
Dans mon classement des villes les plus en travaux, Rome, longtemps n°1, vient officiellement de se faire détrôner haut la main. Contrairement à Montréal qui se hâte dès l'arrivée du printemps, à Ottawa, la saison des cônes oranges c'est en ce moment ! Nan mais sérieux, les gars, pourquoi pour faites ça ??? Dans quelques semaines à peine le combo neige-sel-gel va tout laminer, vous n'aurez plus qu'à recommencer !
Ottawa étant la capitale du Canada, il y a aussi beaucoup de mémoriaux et de statues en tous genres (même une immense araignée le bidon rempli de tout un tas de petits fœtus à huit pattes !). Personnellement, j'ai eu un coup de cœur pour celle des cinq femmes près du parlement : deux d'entre elles, atablées autour d'une tasse de thé, écoutent avec admiration, deux autres présentent fièrement le journal du 18 octobre 1929 avec en gros titre "Les femmes sont des personnes" et la cinquième se tient debout près d'une chaise, comme si elle invitait les passants à se joindre à leur discussion. Si le but initial de ces cinq femmes était de permettre à la gente féminine de siéger au Sénat... Mesdames, je peux-tu* me joindre à votre discussion ? Près d'un siècle plus tard, on a encore besoin de vous.
*Petite variante du "tu veux-tu". Oui oui, sérieux !
Le street art a sa propre variante à Ottawa. Pourquoi se contenter de décorer les murs de la ville quand on peut aussi s'amuser avec les bornes électriques ? Et attention, ils font ça bien : chaque rue a un thème, en lien avec son nom ou les magasins qui s'y trouvent.
Ce qu'il me plaît aussi beaucoup dans cette ville c'est le mélange anglais-français qu'on entend constamment et qu'on voit partout. C'est mille fois plus poussé que le "Allô ! Hello!" montréalais. Même les panneaux des noms des rues se la jouent bilingual. Genre, "Rue RIDEAU Street".

5. La météo :
Arrrg... mamaaan ! Au cas où les parterres de feuilles jaunes orangées ne constitue pas un signe assez évident, il y a... le vent ! Cette fois, c'est sûr, ils sont bel et bien finis les ressentis de l'été à 40°C. Le vent superpuissant est gelé ! Je commence sérieusement à me demander comment je vais survivre au mois de janvier... Floride ? Costa Rica ? Cuba ?

6. La nourriture :
(Cette catégorie, elle était obligée... eh!)
Le Canada étant un pays récent construit sur l'immigration, il n'a pas a peu de traditions gastronomiques. Résultat, on trouve facilement de la nourriture internationale. Et le Marché By (ByWard Market) n'échappe pas à la règle (marché qui d'ailleurs n'en est pas un... moi je m'attendais à voir des étals de fruits et légumes à gogo, mais pas du tout...) : c'est un quartier de restaurants du monde entier. Vu le nombre de pubs irlandais ou trattorias italiennes, j'aurais facilement pu m'empifrer de fish and chips ou de pasta alla carbonara, mais j'ai opté pour un produit local : la queue de castor ! Si l'enseigne est présente partout au Canada, la toute première boutique se trouve justement dans ce marché-qui-n'en-est pas-un, coincée derrière les baches des... travaux ! Obligée de tester.
Si je devais décrire la queue de castor en trois mots, je dirais que c'est de l'huile, du gras et du sucre ! En version plus élaborée, ça donne : pâte frite étalée en forme de queue de castor (d'où le nom) et recouverte de cannelle-citron ou de pâte à tartiner au choix... offf, sachant que, depuis les U.S.A., entre la cannelle et moi, le courant ne passe pas, tant qu'à détruire mon foie autant jouer la carte de l'intégration à fond les ballons : beurre d'érable, please. Ben quoi ? J'entraîne mon corps à lutter contre le froid !

art art art art

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