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Souviens-toi
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23 novembre 2016

J+169 : Ottawa, Eh? - Part Two

Il commence à faire ben frette par icitte ! But no problem (je franglishe encore, bilingual city oblige !) : à Ottawa, des choses à visiter, il y en a tout un tas. Et c'est parti pour un petit Top 3 Visitons Ottawa par vent froid :

1. Ottawa Jail Hostel :
Hein ? Quoi ? Une auberge de jeunesse ? Oui, mais attention ! PAS n'importe laquelle. Une ancienne... prison !
Et histoire de biiien se mettre dans le bain, la visite commence par une toute petite cellule d'isolement où les prisonniers étaient enfermés, voire enchaînés au sol en pierre nus, les membres écartés, y compris l'hiver par -40°C (facile). Bonjour l'hypothermie ! Cela dit, le plus traumatisant reste de loin le "Leo" gravé sur le mur. Sachant que, dans cette cellule, les prisonniers n'avaient absolument rien à disposition, avec quelle partie de son corps l'un d'entre eux a-t-il bien pu graver son prénom ???
Si tout le monde pouvait séjourner dans cette prison - hommes, femmes, jeunes, vieux, petits délinquants, grands criminels - les prisonniers étaient séparés selon leur genre, leur âge et leur chef d'accusation pour "prévenir le développement du vice". Et en matière de chefs d'accusation, si certains sonnent plutôt familiers (meurtre, violence, vol, fraude, ivresse...), d'autres sont beaucoup plus surprenants. Tentative de suicide. Sérieux ? Oui oui. Fallait mieux pas se rater...
La prison servait aussi de quarantaine pour les personnes (et par extension leur famille) "douteuses". Sauf que, aucun garde ne voulant les approcher, elles vivaient dans des conditions tellement désastreuses que certaines succombaient à des infections non liées à leur infection présumée.
L'hypothermie, l'absence d'hygiène et... les condamnations à mort ! Trois, au total (officiellement, du moins). Par pendaison.
Pour pendre quelqu'un correctement, c'est-à-dire sans qu'il suffoque pendant 7 minutes (comme le tout premier condamné) ou qu'il soit, à l'inverse, décapité (le plancher fracassé de la cage d'escaliers est là pour l'attester), apparemment, ça prend le cerveau d'Einstein. Et une balance. Car le poids de la victime, au détour de quelques calculs savants, détermine la longueur de la corde à utiliser et donc la rapidité à laquelle le cou se brise en laissant néanmoins le corps en un seul morceau. Beurk ! Avec autant d'horreurs, par étonnant que l'auberge soit hantée !
Moi qui voulais initialement la visiter à la fin de mon séjour, d'imprévu en imprévu, ce fut 1-raté, 2-une très mauvaise idée !!! Convaincue d'avoir entendu un bruit de tuyaux toute la nuit, j'ai découvert que ça ne venait pas des tuyaux... ou, du moins, que les poignées des portes des cellules du dernier étage (celui où les employées entendent souvent des bruits alors que, fermé à clé, aucun visiteur ne peut y accéder) faisaient exactement le même bruit métallique. Mouai, vieux bâtiment ➞ vieux tuyaux ➞ normal (pour survivre aux deux nuits suivantes, rien ne vaut l'auto-persuasion !). Et... on en parle du Casper de petite fille qui apparaît dans la chambre où elle a été assassinée la bouche grande ouverte comme si elle voulait crier ? Bizarrement, le soir-même, moi, je m'endormais la lumière allumée !

2. The Canadian Parliament :
L'avantage quand tu "bilinguises", c'est que tu as deux fois plus de créneaux à ta disposition pour visiter le parlement (gratuitement, évidemment).
Après une contemplation de la flamme du centenaire qui crépite intensément à même l'eau (Jésus peut aller se rhabiller !) et un passage obligé par les contrôles de sécurité, mon appareil photo en mains, j'étais parée.
Le bâtiment, les couloirs, la chambre des communes, le sénat : tout est décoré dans un style qui rappelle fortement l'Angleterre. Et, si tu as encore un doute, arrête-toi devant le portrait de la reine Elisabeth II. Vu sa taille, impossible de passer à côté !
Mon gros coup de cœur c'est - CHUUUT ! - la bibliothèque (dans la lignée celle du Trinity College de Dublin). Silence absolu. Tellement que le tout petit "bip" du cadrage de ton appareil ne passe pas inaperçu. Whatever... clic, clic, clic... impensable de ne pas prendre de photos, c'est beaucoup trop beau !
Et, clou du spectacle : la tour de la paix. Avec une vue à 360°C sur Ottawa (l'Ontario), Gatineau (le Québec), les grattes-ciel, les parcs et même sur la statue des cinq femmes juste en bas, le tout sans se peler le c** à l'abri du vent. Je serais bien restée, mais tout un tas de mini-écoliers surexcités a débarqué. Hum... le froid, le bruit ? Perso, - écharpe, gants - j'ai choisi.

3. The Canadian Museum of War :
Et le retour du joli petit coquelicot du souvenir en cette veille de 11 novembre, à l'entrée, dans les galeries... partout.
À peine rentrée dans le hall du musée, - Can I help you? Je peux vous renseigner ? - un employé s'est approché. Avec quatre bonnes heures devant moi, j'étais laaarge... ou pas ! Quatre heures, c'est le temps qu'il faut pour visiter une galerie intégralement. Les Premières Nations, la première guerre mondiale, la deuxième guerre mondiale, la guerre froide : il fallait faire un choix. Moui, bon, du coup, j'ai essayé de ne pas trop traîner sur les Premières Nations (en même temps, cette galerie, je ne pouvais pas la snober : autochtones, Anglais, Français, elle aborde la construction du pays dans lequel je vis), lu intensément les explications de la première guerre mondiale, puis enchaîné avec celles de la deuxième. Les yeux exténués et le cerveau retourné, j'ai fini par décrocher. La guerre froide, ce sera pour une prochaine fois.
Ce musée, c'est une mine d'or (en pole position, à égalité avec celui de Caen) car, si on parle souvent des Anglais et des Américains, on mentionne beaucoup plus rarement les Canadiens, pourtant nombreux à avoir revêtu l'uniforme de soldat.
Pour la première guerre mondiale, comme le Canada appartenait au Commonwealth, pas le choix, ils ont suivi les Anglais. Pour pouvoir s'engager, il fallait réussir un test d'aptitudes et, pour ceux qui étaient mariés, avoir le consentement de leur femme (déjà à l'époque les femmes étaient powerful ici, c'est fou !). Le test, on peut le faire dans le musée. Dans l'hypothèse où je fus un homme, avec ma "grande" taille, ma super vue (bon, ok, post-opération au laser, j'avoue), mes pieds non plats et ma dentition tellement-parfaite-que-la-moindre-douleur-devient-insurmontable, j'aurais 1-pu m'engager, 2-à un poste à responsabilités. Yeaaah ! J'étais contente (de quoi, je sais pas... d'être apte, peut-être ?), au moins autant qu'eux à l'époque. De toute façon, le temps de traverser l'océan, la guerre serait finie d'ici leur débarquement. Sauf qu'une fois arrivés, eux aussi ont combattu dans les tranchées, eux aussi y ont laissé leur innocence et parfois même leur vie. Tellement que les tests d'aptitudes ont fini par être abandonnés.
Pour la deuxième guerre mondiale, c'était différent : les Canadiens étaient devenus plus indépendants. Ils ont donc choisi d'aider les alliés. Obligation ou choix, ils ont subi des pertes dans les deux cas. Pendant que certains héros recevaient leurs médailles en personne, des familles recevaient celles de leurs maris, de leurs frères, de leurs pères et/ou de leurs fils à titre post-mortem, accompagnées d'un télégramme, aussi court que déchirant.
Les larmes, la douleur, l'amour, les sourires (car la guerre a aussi permis les rencontres, les mariages)... Quand je regarde l'évolution du monde dans lequel nous vivons, ça me fait mal de penser que le musée accueillera peut-être bientôt une autre galerie, tapissée de nos visages, de nos témoignages, de nos larmes, de nos cadavres.

Lest We Forget.
N'oublions pas.

art art art art

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