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Souviens-toi
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14 décembre 2016

J+190 : Enfile ta tuque et tes mitaines

Ça y est, l'hiver est arrivé !

Si les premiers flocons de la saison sont tombés mi-novembre, cette fois, c'est différent. La neige s'est définitivement installée et les habitudes des Montréalais ont changé.

1. Dans leur tenue :
L'arrivée de la neige allant de paire avec la chute des températures, pour assurer sa survie, ça prend une initiation à la méthode accumulation-de-couches-de-vêtements et, de fait, un bannissement (oui, le mot existe !) de l'adjectif "sexy" pour décrire le bibendum que tu seras pendant les six prochains mois.
Tu as tellement entendu qu'en matière de froid, au Canada, on ne plaisantait pas que tu as commencé à t'équiper dès la fin de l'été. Non, tu n'es pas complètement givrée... Connaissant le prix d'un gros manteau, peu importe la saison, tu as juste sauté sur l'occasion à la vue du mot "liquidation". Fin août, emmitouflée dans des plumes de duvet résistant à -30°C, heureusement que la clim' du magasin fonctionnait !
Il paraît aussi que l'essentiel c'est de protéger les extrémités. Moui, fin, bon... les extrémités, les extrémités... tu découvres vite qu'un jeans ou un legging-non-rembourré, c'est pas non plus une bonne idée !
Même si, au début, toi et ta tête de ballon de foot, vous n'étiez pas très chaudes à l'idée de porter une tuque (un bonnet), finalement, après mûre réflexion, tu changes radicalement d'opinion. En plus, grâce au pompon, la moumoute de ton immense capuche ne te tombe plus devant les yeux ! Bon, par contre, le problème décoiffage-électrostaticité-applatissement-des-cheveux-sur-le-crâne, lui, attend toujours sa solution...
Même constat pour les mitaines. "Je vais pas porter des moufles ! C'est pour les enfants ! J'ai plus quatre ans !". Dubitative, tu investis de même ("quand même", "aussi", "pareil", suivants les contextes), puis tu découvres très rapidement que le top avec les moufles, contrairement aux gants, c'est qu'en resserrant les poings, la chaleur se diffusant dans la moindre cellule de tes doigts, tu n'as plus froid aux mains. Ouuu yeaaah !
Dernier investissement incontournable : les bottes. Grosses, montantes, fourrées, elles aussi sont censées résister à -30°C. Sauf que, autant c'est parfait pour aller se balader, autant, pour travailler, c'est tout de suite plus compliqué ! Si ce n'est, certes, actuellement pas vraiment un problème pour moi, il concerne de nombreux autres Québécois. Pour éviter à leurs pieds de passer huit heures en mode sauna, ils partent au travail avec un sac contenant une autre paire de chaussures qu'ils enfilent en arrivant ou, dans un style beaucoup plus douteux, ils ont recours à des par-dessus-de-chaussures en plastique souple (genre les moules à muffins en silicone !). Le mec a beau porter un costard-cravatte, les chaussures hyper classes surmontées de plastique-moule-à-gâteaux couleur orange-cône-de-travaux, c'est clairement un fashion faux-pas comme dirait Cristina ! (cf. Cordula)

2. Dans la rue :
La neige a recouvert l'herbe, les balcons et les voitures. Toute cette poudre blanche, c'est tellement beau que tu ne vois aucun inconvénient à te balader sous les flocons.
Exit les poussettes, les parents trimballent leur progéniture (emmitouflée dans leurs combinaisons, écharpes, bonnets, capuches tels des mini-Inuits) en... luge ! C'est marrant. Et l'avantage c'est que, à défaut de pouvoir faire leur jogging, ils se musclent les bras !
Bon, par contre, il faut bien regarder avant de traverser car les conducteurs, d'habitude si courtois, ne s'arrêtent plus. Sérieux, si, en été, ils te laissaient passer volontiers, là, tu peux toujours aller crever. Il faut dire que les conditions climatiques ne sont pas vraiment propices au freinage et au redémarrage... Pauvres chars ! (voitures) Sel, gel.... l'hiver a à peine commencé qu'ils sont déjà aussi dégueu' qu'après un rally !
Pour aider les conducteurs à parquer leur char (garer leur voiture), il y a les déneigeuses (les "mini"-déneigeuses citadines). Une sur le trottoir, une sur la route au bord du trottoir. Et c'est parti pour un déneigement illico rapido avant que la neige ne gèle, le tout au rythme des coups de klaxon énervant pour permettre aux piétons, comme ils travaillent de nuit (la nuit tombe à 16h30 ici !), de bien les repérer.
Aaaah... le gel ! L'ennemi public n°1 des conducteurs...

... et des piétons ! Il transforme rapidement les trottoirs en patinoire, mettant à rude épreuve l'équilibre des piétons. Très sournois, il se glisse parfois sous une couche de neige fraîche. Heureusement, il n'a pas (encore) eu raison de moi. Je touche du bois !

3. Les transports en commun :
S'il y a encore quelques fous pour se rendre au boulot en vélo (!), la plupart des habitants prend le bus ou le métro. Plus de personnes, accoutrées comme des Inuits et transportant au moins un autre sac pour leur paire de chaussures d'intérieur... "Aaaah qu'est-ce qu'on est serrés au fond de cette boîte, chantent les sardines, chantent les sardines..."
L'attente aussi c'est tout un sketch. Pour le bus, pas le choix, tu attends dehors, sagement rangé en file indienne. Heu, les gars, ça vous dit, on fait une boule humaine pour lutter contre le froid ? Ah ben nan, hein, pourquoi modifier son comportement au rythme des saisons ? Ben, comme les conducteurs... nan ? D'autant que les Québécois, eux, le froid, il le craignent pas... Du coup, tu te laisses tenter par l'option n°2 : le métro. Et là, problème inverse ! (aaah ces Français, ils chialent (râlent) tout le temps...) Si, tu n'as pas d'enfants, tu peux quand même te muscler les bras avec les portes des stations. Le reste de l'année, déjà, c'est galère mais là... Il faut dire que les courants d'air bourrasques-te-rabattant-les-portes-super-lourdes-dessus-te-propulsant-violamment-contre-le-mur, ça aide pas. Une fois 1-rentrée, 2-décoiffée, tu patauges dans la marre piscine de neige fondue marron dans l'entrée, puis tu descends sur le quai. Très vite, tu enlèves ta tuque et tes mitaines, tu desserres ton écharpe et tu ouvres ton manteau. Et puis, une fois à destination, c'est rebelote en sens inverse : tu t'assures d'avoir tout renfilé, tout reboutonné... Et c'est parti pour une nouvelle bourrasque de vent !

Bon, ok, pour les transports en commun, c'est peut-être pas ben l'fun l'hiver mais, pour l'instant, moi j'aime bien. On en reparle dans six mois ! (dixit les vieux immigrés rabats-joie) Laisse-moi kiffer un peu et on en reparle dans six mois quelques semaines (oui, faut pas se leurrer, d'ici février, il y aura sûrement plus autant d'étoiles dans mes yeux...). En attendant, je me suis trouvée un nouveau passe-temps : regarder tomber les flocons par la fenêtre depuis mon lit, bien emmitouflée dans mon plaid. D'ailleurs, vus les températures et les ressentis annoncés, mon plaid et mon lit sont en passe de devenir mes meilleurs amis !

art  art

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Commentaires
C
Quelle chance ! Nous on a le froid - enfin pas ton froid - mais on attend toujours la neige...
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